Bien que foncièrement désintéressée, la pifométrie ne pouvait ignorer, pour une raison évidente de crédibilité, les grandeurs monétaires, encore que "grandeur" ne soit pas toujours le terme adéquat pour désigner ici la chose mesurée : consulter sa feuille de paye, par exemple. Mais on ne parle jamais de "minceur monétaire", qui serait pourtant plus approprié en l'occurrence.
Unité de base qui peut, éventuellement, s'exprimer par le geste consistant à frotter le pouce sur l'index replié. Son multiple est la bonne pincée, qui représente une partie non négligeable d'un budget moyen.
EXEMPLE : Le fisc m'en a encore piqué une bonne pincée.
Unité polyvalente pouvant mesurer une somme dérisoire lorsqu'elle s'applique à la menue monnaie, ou une somme substantielle lorsqu'elle s'applique à des coupures. Son sous-multiple est la petite poignée, franchement méprisable. Ses multiples sont la bonne poignée et la sacrée poignée, qui se haussent à l'extrême limite des possibilités d'un budget moyen.
EXEMPLE 1 : Ma prime ? Une poignée de francs !
NOTE : Ladite poignée est environ 6,55957 fois moins volumineuse en euros.
EXEMPLE 2 : Le nouveau portable du chef a coûté une bonne poignée de fric à la boîte.
Unité utilisée pour mesurer des montants hors de portée d'un budget moyen, à tel point que pour le commun des mortels, son usage est restreint aux transactions plus ou moins louches : un paquet d'argent peut être perdu, volé, soutiré, touché, palpé, détourné, dissimulé, encaissé, blanchi, dilapidé, mais rarement honnêtement gagné. Ses multiples, le bon paquet, le gros paquet et le sacré paquet, servent à nuancer le caractère exorbitant et/ou immérité, voire frauduleux, du pactole.
EXEMPLE 1 : Le patron va palper un gros paquet en stock-options.
EXEMPLE 2 : La boîte gaspille un sacré paquet de fric en publicités débiles.