Grandeurs et unités
Système d'unités pifométriques

4.1 - Unités de quantité

Les différentes unités sont utilisées suivant l'importance qualitative ou quantitative des grandeurs. Il faut également tenir compte de la nature concrète ou non de la chose mesurée.

Pour le tangible, les unités suivantes sont recommandées.

4.1.1 La palanquée

Unité de grande quantité, éventuellement dénombrable avec une bonne dose de courage.

EXEMPLE : J'ai une palanquée de dossiers en retard.

4.1.2 La tapée

Unité de grande quantité, avec une connotation de dégoût.

EXEMPLE : J'ai encore une tapée de dossiers à me farcir.

4.1.3 La flopée

Unité de grande quantité, avec une connotation d'excès.

EXEMPLE : À la dernière réunion, il y avait une flopée de directeurs.

4.1.4 La tripotée

Unité de grande quantité, avec une connotation de mépris.

EXEMPLE : Dans cette boîte, il y a une tripotée de bons-à-rien.

4.1.5 La chiée

Unité générique très populaire, voire triviale, de grande quantité pouvant avantageusement sinon élégamment se substituer à chacune des unités précédentes (c'est vrai, essayez !). Dans sa grande universalité, elle connote naturellement à la fois le dégoût, l'excès et le mépris.

Aucun exemple n'est cité pour conserver à ce document une certaine dignité.

Signalons toutefois les multiples bien connus : la mégachiée et surtout la tétrachiée, qui permet d'accéder à l'ampleur galactique.

4.1.6 La ribambelle

Unité désignant une longue suite d'objets ou de personnes, généralement ennuyeux et sans intérêt.

EXEMPLE : La réunion s'est éternisée à cause d'une ribambelle de questions.

4.1.7 Le max

Unité de très grande quantité situant la mesure aux limites du raisonnable, voire même au-delà.

EXEMPLE : Au pot de Machin, le chef a torché un max.

4.1.8 Le fifrelin

Unité de petite quantité qui admet une forme adjective, fifrelinesque, qualifiant une quantité infinitésimale. Son synonyme immigré est le chouïa. Dans le Sud-Ouest, on lui préfère son équivalent, le brinborion, qui a l'avantage de rimer avec le substantif monosyllabique ponctuant, traditionnellement, chaque fin de phrase.

EXEMPLE : Mon salaire a augmenté d'un fifrelin, ou d'un chouïa (dans certaines entreprises), ou d'un brinborion, con.

4.1.9 La lichette

Unité de petite quantité souvent associée à une notion de minceur.

EXEMPLE : Ma prime ? Une lichette !

4.1.10 L'iota

Unité de quantité nulle qui marque une constance désespérante.

EXEMPLE : Ma situation financière n'a pas bougé d'un iota.

4.1.11 Bézef

Unité adverbiale synonyme de "beaucoup" mais toujours utilisée dans la forme négative.

EXEMPLE : Je travaille un max, pour pas bézef.

4.1.12 Lerche

Synonyme de bézef. S'emploie dans les mêmes conditions.

EXEMPLE : Machin travaille pas lerche, et il gagne un max !

Pour le moins tangible, les unités suivantes sont préconisées.

4.1.13 La dose

Unité de grande quantité souvent associée à des valeurs humaines ou intellectuelles. Les multiples sont la bonne dose et la sacrée dose (à ne pas confondre avec la sacrée couche).

EXEMPLE 1 : Pour supporter Machin, il faut une bonne dose de patience !

EXEMPLE 2 : Pour travailler dans cette boîte, il faut une sacrée dose de ...1 !

4.1.14 La ration

Unité de grande quantité synonyme de dose, mais évoquant, étymologiquement parlant, une certaine idée de rationalité ou de perfection parfaitement inaccessible. Les multiples sont la bonne ration et la sacrée ration.

EXEMPLE 1 : Si on ne glande pas on pourra peut-être tenir les délais, avec une bonne ration d'optimisme.

NOTE : la sacrée ration implique un dangereux voisinage de l'excès.

EXEMPLE 2 : On a un peu glandé mais on pourra peut-être tenir les délais, avec une sacrée ration d'optimisme.

4.1.15 La couche

Unité de grande quantité. Bizarrement, la grandeur à laquelle s'applique cette unité est rarement précisée.

Parfois, l'unité elle-même est omise (cas unique de licence pifométrique, cf. exemple 2). Les multiples sont la bonne couche et la sacrée couche. Au pluriel, l'unité s'exprime en de ces couches.

EXEMPLE 1 : Machin en tient une (de ces) couche(s) !

EXEMPLE 2 : Celui qui a pris cette décision en tient une sacrée.

4.1.16 La tonne

Unité de très grande quantité toujours utilisée au pluriel pour renforcer l'idée de lourdeur ostentatoire inhérente à la mesure.

EXEMPLE : La secrétaire en fait des tonnes avec le nouveau chef.

4.1.17 Autres unités

De nombreuses autres unités de quantité sont communément employées mais n'ont pas été définies ici. Il incombe à chacun de se reporter à son dictionnaire favori pour en connaître le sens et l'application. Le présent document se limitera à citer les plus connues :

EXEMPLE : Il faut un grain de folie et une pointe de masochisme pour accepter sans moufter la kyrielle d'ennuis et l'orgie de travail que va te procurer ce dossier, sans compter l'avalanche d'engueulades de la part du chef.

Notons au passage que la pifométrie ne se borne pas à mesurer une grandeur. Elle permet également, et c'est là sa grande richesse, de suggérer suivant le contexte des valeurs profondément humaines que le pifométricien compétent discerne aisément.

EXEMPLE : "Je prendrais bien un(e) [pifôme] de lait dans mon thé". Le commun des mortels comprend que son interlocutrice souhaite simplement un peu de lait dans son thé.

Le pifométricien averti saura interpréter plus finement le [pifôme] :

Pifôme Valeur révélée
soupçon la jalousie
larme le sentimentalisme
nuage l'onirisme
goutte l'incontinence
doigt la virginité

Il convient néanmoins de se méfier des interprétations abusives.

EXEMPLE : "Je me ferais bien un doigt de Porto" ne signifie pas systématiquement que l'interlocutrice envisage une escapade lusitanienne.


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